Embouteillages parisiens : vers une alternative écologique et efficace

Depuis la récente décision du Gouvernement de pratiquer les soldes sur la vitesse autorisée sur le périphérique parisien, en la réduisant de 80 à 70 km/h, l’automobiliste est dépressif, désorienté. Un univers s’écroule : celui où, atteignant parfois la vitesse autorisée, il se grisait en voyant défiler les rails de sécurité et pouvait plus aisément renverser les motocyclettes. A la belle saison, il découvrait son cabriolet et laissait flotter au vent les cheveux fous de sa passagère et les procès-verbaux qui s’enfuyaient de sa boîte à gants.

Mais foin de nostalgie, l’homme est inventif. L’adversité le conduit à repousser les frontières, à rechercher l’absolu. Ou bien à remettre en oeuvre d’ancestrales technologies qui ont fait leurs preuves. Le périphérique est bouché ? les quais encombrés ? Essayons la catapulte.

Reconnaissons-le, la catapulte est, vue sous l’angle purement tactique, légèrement tombée en désuétude, sacrifiée sur l’autel du progrès, comme d’autres avancées, telles que la guillotine, pour prendre un exemple plus ludique. Mais, tant la crise de l’énergie que les dernières décisions gouvernementales pourraient lui donner une nouvelle chance.

Sur le plan de la consommation d'énergie, elle est assez comparable à celle du Vélib. Mais un des atouts évidents de ce nouveau moyen de transport est la rapidité : grâce à la catapulte, un trajet Etoile-Père Lachaise ou République-Cimetière du Montparnasse ne prend que quelques secondes.  On peut ainsi prévoir exactement son heure d’arrivée à la seconde près, ce qui permet une meilleure organisation des services d'urgence.  Enfin, insistons sur la remarquable facilité du dispositif : un seul bouton permet à la fois de déclencher la catapulte et d’appeler les secours. 

Et surtout, grâce au renouveau de cette merveilleuse invention, l'automobiliste frustré de vitesse pourra de nouveau être grisé, durant les quelques délicieux instants où il décrira une élégante parabole, par le doux frôlement de l'air sur ses tempes et ressentir une enivrante sensation de domination du monde.