Ma méthode révolutionnaire pour se protéger du soleil

En ces temps de grosses chaleurs et d'indices UV grimpant aussi vite que celui du chômage, les feignasses qui, à cause de Léon Blum et des irresponsables de 1981, se retrouvent alignés sur le sable des grèves, offrant à l'astre du jour et au regard du voisin de serviette leur anatomie rôtissante et leur graisse fondant à grosses gouttes au milieu de l'odeur de graillon des chouchous, courent de graves dangers dû à ses radiations (du Soleil, pas du voisin). Au demeurant, s'ils étaient restés à l'usine au lieu de se pavaner au milieu des riches, ça n'arriverait pas ; mais pour autant, sachons être magnanimes et éduquons. 

Eduquons toi même, dirait le taquin qui tient ce magnifique blog, mais je m'égare.

Tout le monde ne pouvant supporter sans dommage ces radiations, j'ai expérimenté pas plus tard qu'hier soir une méthode que je crois révolutionnaire et que je vais partager incontinent pour votre bonheur, bande de petits gâtés.

On choisira, et ce détail est déterminant, d'y procéder durant les heures de début de nuit, tant il est vrai qu'à ce moment, les rayons du Soleil sont moins dangereux pour le Français de souche en milieu naturel, occupés qu'ils sont, à cette heure vespérale, à cuire le Texan ou l'Antillais, qui sont toujours en retard, ces gros nuls.

Choisissez une pièce fraîche et, au milieu d'icelle, disposez dans un cadre de bois un sommier, puis un matelas, recouverts de draps et de couvertures, ainsi qu'un oreiller, voire deux si vous envisagez d'inviter une personne de votre connaissance à partager l'expérience (j'y reviendrai).

Le moment venu, étendez-vous de tout votre long sur l'appareil ainsi réalisé, après vous être déshabillé (à moins que, soucieux des convenances, vous ne souhaitiez conserver sur vous le pyjama à rayures que vous a offert tante Gilberte). Eteignez, le cas échéant, les lumières surnuméraires qui subsisteraient, et fermez les rideaux. Entreprenez de vous plonger dans un profond sommeil, et si vous n'y parvenez pas, relisez l'intégrale des discours de Gérard Larcher. Vous noterez qu'au petit matin, non seulement vous serez extrêmement reposé(e), sauf évidemment si vous avez dépassé les dix premières pages - mais là je ne peux rien pour vous - mais au surplus nul coup de soleil ne viendra vous gâcher le croissant-confiture-Ovomaltine.

Sachez enfin qu'il est tout à fait possible d'utiliser cette méthode seul, mais aussi en compagnie. Dans ce dernier cas, préférez inviter des personnes de connaissance dont vous aurez au préalable obtenu un consentement libre et éclairé. A défaut de quoi, les effets de cette sorte de cure de Soleil inversée ne seraient pas exactement ceux dont au sujet desquels que vous seriez en droit de vous attendre, en raison de l'apparition de rougeurs disgracieuses dûes à d'intempestives tartes dans la gueule, alors précisément que vous souhaitez éviter celles du Soleil, je vous rappelle. Omettez également de vous introduire dans une installation préalablement utilisée par d'autres personnes, certains esprits chagrins étant par nature assez peu partageurs.

Ainsi, et sous réserve de ces légers détails, vous pourrez, grâce à ce système, passer de reposantes vacances, sans revenir la peau cloquée comme celle d'une volaille rôtie, et vous me remercierez en louant derechef le jour béni où vous avez découvert mon blog.