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Les confidences extraordinaires du Professeur Bang
13 décembre 2012

Fin du Monde : bilan coût/avantages

L'approche désormais imminente de la cent soixante-dix huitième fin du monde depuis que les fins du monde sont recensées est une légitime source d'inquiétude pour l'ensemble de la population mondiale. Ça et là, on se rassemble, on prie, on attend, on craint. Les ventes de cierges explosent. Des usines de chapelets sont cotées en bourse. La terreur s'empare du monde, sauf à Bugarach (11190) où on regarde l'avenir avec un peu plus de sérénité, surtout lorsqu'on vient de faire fortune après avoir vendu pour un prix équivalent à deux générations de SMIC une parcelle de cailloux située sur le pic qui constituera le 21 décembre la planche de salut de l'humanité.

Pour autant, peut-on considérer que la fin du monde sera une catastrophe aussi tragique que ce qu'on veut bien prétendre ?

Prenons un peu de recul sur l'événement, et tâchons de raisonner avec objectivité.

Les Mayas, qui ne sont pas plus idiots que les autres, avouons-le, ont résolu de fixer cette échéance au 21 décembre, soit quatre jours avant Noël.

Or, qu'est-ce que Noël, je pose la question ?

Noël, cette fête où l'être humain a pour obligation de s'amuser certes, mais en famille. Déjà, on subodore l'incongruité. Qui peut encore prétendre qu'on s'amuse en famille, et surtout à une date obligatoire, sous peine de passer pour un asocial ? Qui peut imaginer que la perspective de revoir tata Jacqueline avec ses mioches mal élevés, le cousin Raymond et son nouveau compagnon, l'oncle Adolphe et sa fiancée laotienne, soient autant de perspectives attendues avec impatience ?

Noël, où des chômeurs s'affublent de manteaux rouges de très mauvais goût avec du poil autour ? Et qui prennent en otage et sur leurs genoux de pauvres mômes qui pleurent d'impatience ?

Noël, où de pervers traiteurs fourrent des dindes ? Au risque de les tuer ?

Noël, où de rudes bûcherons partent en forêt, la hache à l'épaule, pour massacrer le picea albies, voire l'albies nordmanniana, qui ne lui a rien fait, juste pour que des ménagères lui passent les boules autour du cou et du gouzigouzi qui brille sur les aiguilles ?

Noël où les mécréants, qui ne se rendent à l'église que pour enterrer leurs potes de bistrot ou marier leur cousine postpubère, se croient obligés d'assister à la messe à l'heure du film X de Canal Plus et d'admirer des boeufs et des ânes dans un dortoir à peine plus rangé qu'une chambre d'ado, l'odeur en moins ?

Alors certes, admettons que la fin du monde soit une perspective légèrement contrariante ; mais reconnaissons lui cet avantage qu'elle va nous permettre, en 2012, d'échapper aux fêtes de Noël, et rien que pour ça, il faudra remercier vivement les Mayas.

 

 

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